NOTRES VILLAGES ET LEURS HISTOIRES |
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NOMIA |
Sur la route qui va d’Areopolis au Cap Taenaro, juste avant le village de Kita, un petit panneau sur la droite de la route vous mène à Nomia, le berceau de notre famille.
Le village a aujourd‘hui 41 habitants et se trouve à 45 kms de Gythion et à 4 kms de Gerolimena.
Ce nom provient plutôt du mot νομή (nomi) car dans les environs il y avait et il y a encore aujourd’hui de nombreux pâturages.
Le nom Nomia dérive du verbe grec ancien "nemomai", qui signifie «paître». Les noms donnés par les Grecs anciens ont toujours une signification sémantique étroitement liée aux propriétés d'un endroit précis. Les régions autour du village de Nomia nommés "Dilikia" et "Lahos", ainsi que les champs à l'ouest, au-delà de la zone appelée "Lakos Nomias", sont toujours appelées "Nomadia", c'est-à-dire les pâturages.
L'histoire du village est étroitement liée au village voisin de Kita et à part quelques bâtiments modernes et laids, les deux villages se caractérisent par un grand nombre de tours et de maisons fortifiées.
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Vue générale du village de Nomia. - Tour de la famille Patsouros à Nomia |
N'oublions pas que c'est là qu’a commencé l’édification de fortifications avec la construction des tours et cet endroit est considéré dans toute la région comme le berceau des Tours de la péninsule de Mani.
Le village est organisé en plusieurs quartiers de différentes familles (Patsilinakos, Mesisklis, Michalakakos, Patsouros), chacune avec ses propres maisons fortifiées et son église.
Dans le quartier appelé "Patsourianika" (quartier de la famille de Patsouros), entre les tours, il y a une petite église qui reflète la religiosité des membres de notre lignée.
L'église est de style byzantin et a été probablement construite au 15ème siècle. Comme toutes les églises de Mani construites à cette l'époque, elle ne contient qu’une seule pièce avec une voûte. Jusqu’à une date récente, son toit était en marbre noir du mont Taygète. Tous les murs et les plafonds de l'intérieur sont couverts de fresques de style crétois, ce qui constitue une déviation du style Byzantin et correspond au 15ème siècle.
Cette église privée de notre famille est appelé «Taxiarchis», est dédiée à l'Archange Michael, fêté le 8 Novembre.
L’archange Michael, le transporteur d’âmes selon la religion chrétienne orthodoxe, a le devoir d'accompagner les âmes au ciel. Il remplace, dans ce rôle, le dieu antique Hermès, qui avait son siège aux «portes de Hadès», c'est-à-dire au Cape Tainaro. Avec cette différence que le casque d'Hermès a changée de forme, les ailes, leur position et les serpents et les ailes de son bâton ont été transformés en une épée flamboyante.
Dans les fresques de l'église familiale privée "Taxiarchis" à Nomia, l'Archange Michael est représenté ayant sur sa poitrine une horrible forme de tête humaine, probablement la mort, avec des dents saillantes et un regard hostile.
Dans les fresques de la partie ouest de la voûte, il y a une hagiographie en anneaux du même style crétois. Dans le centre il y a la figure du Christ. Autour de Lui, il y a les huit bataillons de la puissance de Dieu (Séraphins, Chérubins, Trônes, Propriétés, Forces, Pouvoirs, Principes et Anges), tandis que le neuvième bataillon des Archanges est omis, puisque l'église est dédiée à l'Archange Michael.
Le cercle extérieur de l'hagiographie est très intéressant car il représente les douze constellations brillantes du zodiaque de l'hémisphère Nord et Sud, chacune avec son nom et le mois correspondant de l'année. Il y a aussi l'équinoxe d'hiver sur le versant ouest du cercle et l'équinoxe de printemps sur la côte est. Un mélange d'idolâtrie, de superstition et de christianisme!
Il ne faut pas perdre de vue que les Saints à Mani ont pris la place des anciens dieux et que le christianisme, la nouvelle religion, est devenu, en un sens, dans la pratique, et non pas en théorie, polythéiste. |
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