La péninsule de Mani se trouve dans le sud du Péloponnèse, entre les golfes de Messénie et de Laconie. Entourée de cotes escarpées et rocheuses, elle est délimitée, au nord par les crêtes du mont Taygète (qui culmine à 2409 m.) et au sud par le tempétueux cap Taenaro où, selon les croyances des Grecs de l’Antiquité, commençaient «Les portes de l’Enfer (Hadès) ». Elle a une longueur maximale de 75 km, une largeur maximale de 28 km et une superficie de 1800 kilomètres carrés.
Mani est topographiquement divisée entre l’Est ou "Prosiliaki" (zone exposée au soleil) et l’Ouest ou "Aposkieri" (zone ombragée) ou encore entre Mani Exterieure (nord) et Mani Interieure (sud).
Sur Mani on a découvert des vestiges de vie humaine, datant non seulement de la haute antiquité (époque mythologique), mais aussi d’époques bien plus anciennes comme les époques paléolithique et néolithique, comme l’ont révélé les découvertes des grottes de Diros, près d’Areopolis. Ces grottes se caractérisent par la présence d’eau douce en grande quantité, ce qui a constitué un pôle d’attraction unique pour les êtres humains venus les habiter il y a près de 50000 ans, c.à.d. au meso-paléolithique, époque de l’homme de Néanderthal, quelques milliers d’années avant l’apparition de «l’homo sapiens diluvialis» (précurseur de l’homo sapiens sapiens).
Jusqu'à présent on y a découvert des fragments d'obsidienne ou des lames de silex et de roches volcaniques, des bijoux, des coquillages, des poteries, des outils de pierre de l'époque néolithique, des morceaux de poterie avec décorations linéaires et en relief, ainsi que tout un squelette humain néolithique. Une autre trouvaille archéologique extraordinaire a été la découverte d’un grand site funéraire de la période néolithique c'est-à-dire environ 3000 ans avant JC.
Le nom de Mani a été donné à la région au Moyen-âge, c'est-à-dire pendant la période située entre la chute de l’Empire Romain d’Occident (476) et la chute de l'Empire Byzantin (1453).
Différents points de vue ont été exprimés sur l'origine du mot Mani:
Selon le colonel Leak, qui a visité la Grèce à la fin du 18e siècle, le nom vient du mot italien «Maina», qui signifie abaisser les voiles.
Selon C. Crisos, du mot «mana», qui signifie la source d'eau.
Selon A. Petrides, du mot latin «manus», parce que le pays a la forme d'une main.
D'autres admettent que le nom Mani vient du mot latin «manes», qui signifie «les âmes mortes», comme les anciens Grecs croyaient que les portes de l'Enfer (Hadès) se trouvaient au Cap Taenaro.
D'autres considèrent qu’il vient du mot français «main».
Certains acceptent le mot italien «ammainare», c'est-à-dire gérer les voiles dans des mers orageuses.
Certains pensent que le mot vient du mot grec ancien «mani», c'est-à-dire terre fine et aride.
Actuellement, l'opinion dominante est que le nom Mani vient soit de l'adjectif "manos" c'est-à-dire un pays faiblement peuplé, ou par le verbe grec ancien "mainesthai" (être maniaque de quelque chose), parce que sur Mani les gens persistent à conserver leurs traditions avec manie et n’acceptent pas facilement l'évolution moderne qu’ils trouvent être contraire à leurs coutumes.
Mani, robuste, résistante et isolée, a conservé sa continuité, presque ininterrompue, de la période paléolithique jusqu’à nos jours. L'isolement, l'unicité et de la géomorphologie, et des raisons historiques générales, ont conduit au développement d'une riche culture locale, l'expression de qui est, entre autres choses, la force des traditions de son peuple, une organisation sociale extrêmement forte et certaines des plus belles œuvres architecturales de Grèce : maisons et tours fortifiées.
Plus d'informations sur l'histoire de Mani et les traditions de la région peuvent être trouvés dans l'excellent site de John Chapman: www.maniguide.info (en anglais).
|