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NOTRES VILLAGES ET LEURS HISTOIRES

AGIA KYRIAKI ΝΟΜΙΑ KONAKIA - STROTZA(PROSILIO) PYLOS SKYFIANIKA KARYOUPOLI - SKAMNAKI KALLIAZI

KONAKIA - STRONTZA (Prosilio)

           Le berceau originel de notre famille est le village de Nomia dans la partie intérieure de la péninsule de Mani où l’on pense que les Patsourakos vivent depuis 900 après J.C.
      La Mani Intérieure (Mesa Mani en grec) est aride et l’eau y est rare. De plus, en raison de la violence du vent, il n'y avait pas de moulins. Aussi, fallait-il transporter les rares céréales cultivées pour les moudre dans la partie orientale de Mani, près de la frontière turque d’alors (occupation ottomane), dans le village de Bardounia, où il y avait et où il y a encore aujourd’hui beaucoup de moulins à eau.
      Quand les Maniotes venaient moudre leurs céréales dans l'est de Mani pendant les mois d'été, comme les sols y étaient beaucoup plus fertiles et qu’il y avait beaucoup plus d'eau, ils cultivaient la terre pour compléter leur revenus. Ils construisirent même des petites cabanes pour se protéger de la chaleur et de la pluie pendant leur séjour. Puis, en automne, ils retournaient dans leurs villages avec de la farine pour le restant de l'année.
      La même pratique a été suivie par certains Patsouros de Nomia et le lieu où ils vivaient l’été a été appelé "Konakia" de l'expression grecque «Kano Konaki (je fais Konaki)», c'est-à-dire «je reste un peu et puis je m'en vais ».
      Lorsque la plus grande partie de la famille fut forcée de quitter le village de Nomia vers 1400, ils restèrent pendant une courte période au village de Kalliazi et puis la plupart d’entre eux  décidèrent de s’installer dans leurs «propres terres» à Konakia.

Le village de Konakia
        Vers1600 une partie de la lignée des Patsourakos de Konakia se déplaca vers le nord (à une distance d'environ 3 heures à pied), et bâtit une tour dans un endroit appelé "Mouchtia", au-dessous du village de Melitini, qui appartenait aux Turcs. Pour ceux-ci, qui avaient entre-temps conquit, sans résistance sérieuse, toute la Laconie sauf la Mani Interieure, la tour des Patsourakos à cet endroit constituait un obstacle incontournable.
      Plus tard, en 1690, ils construisirent la puissante forteresse de «Bardounia», au nom inspiré par la rivière du même nom.

Le village de Strotza (Prosilio)

       En outre, juste en face de la tour des Patsourakos, mais de l'autre côté de la rivière Bardounia, les Turcs construisirent le village de "Stroutza" ou "Strotza" (appelé maintenant "Prosilio"). Pour protéger le village des attaques des Grecs, les Turcs ont construit plus tard, vers 1750, deux grandes tours. L'une était à l'entrée nord du village et on l’appela «Tour de Hassan», tandis que l'autre à l'entrée sud devint la «Tour d'Omer». Ces deux tours doivent leur nom à deux gouverneurs turcs du village et leurs ruines subsistent aujourd’hui.
       (La tour de Hassan est la maison actuelle de Nicolas Patsouris, fils de Georges et a une position dominante, perchée sur la colline au nord du village).
Les habitants de Konakia entretenaient des relations avec les Turcs de Strotza, Melitini et Bardounia, lesquels les appelaient souvent à l’aide quand ils avaient des différents internes à régler. Les maniotes, la plupart du temps, acceptaient ces sollicitations qui leur donnaient l’occasion de piller et de tuer des Turcs, mais, en revanche, ceux-ci n'ont jamais appelé les turcs à l’aide pour régler leurs différents. Les Grecs, cependant, considéraient les turcs de Melitini, de Strotza et de Bardounia comme des guerriers courageux.
       Avec les turcs de la région, les membres de notre famille, braves guerriers eux-aussi, jouissaient d’un respect mutuel et n'ont jamais eu de conflits avec eux, d’autant moins qu’ils dépendaient d’eux pour moudre leurs céréales dans les moulins à eau du village turc de Melitini.

La tour de Hassan est aujourd'hui la maison de Nicolas Patsouris

       Le respect des Turcs de Strotza, Melitini et Bardounia vis à vis des Patsourakos de Mouchtia et de Konakia, ainsi que la souveraineté de notre famille dans la région, est décrite dans une chanson populaire de 1780, qui a été publiée à plusieurs reprises, dans divers albums de souvenirs en 1921, lors de la célébration du centenaire de la révolution grecque de 1821. Dans la chanson notre famille, appelée «le manteau de Mouchtia», est décrite comme la plus puissante de la région.
       Lorsque la révolution grecque éclata en 1821 et que les combats se généralisaient, les Turcs de la région voulaient se réfugier à Tripoli où ils étaient en sécurité. Les nôtres et en particulier Panayiotakis Patsourakos, se mirent à négocier avec le Bey Turc de Strotza. Panayiotakis, rusé comme il l’était, lui fit la proposition suivante:« Toi, pars maintenant à Tripoli, mais avant, fais-moi la grâce de me signer un document certifiant que tu m’as vendu la totalité de tes biens. (Tout le village appartenait de droit héréditaire au Bey depuis de nombreuses années) Si tu dois revenir, je te les rendrai. Sinon j’en serai le seul propriétaire. En échange, je te donnerai des mulets et des hommes pour que tu puisses gagner Tripoli sans encombre.»
Agas, le Bey, accepta sa proposition, signa un acte de cession de propriété et le donna à Panayiotakis.
A la fin de la Révolution, Panagiotakis s'installa à Strotza avec le plus audacieux de ses fils, Nikolos ou Nikolakis, et ils devinrent les seigneurs de toute la région.
       Mais leurs biens fonciers était si étendus que les membres de leur famille ne suffisaient pas pour le travail de la terre et la récolte des cultures.
C'était alors l'époque de la mise à sac de l'île de Chios par les turcs comme de nombreuses autres destructions et persécutions menées par les turcs contre les grecs de Crète. De nombreux Grecs de l'île de Chios et de Crète se dispersèrent dans toute la Grèce libre à la recherche d'asile et de travail.
Certains d'entre eux s’adressèrent à Nicolos pour lui demander un emploi. Celui-ci les entendit et leur concéda les maisons précédemment occupées par les turcs pour qu’ils s’y installent. En même temps, de nombreux turcs nouvellement convertis au christianisme et baptisés et que l’on appelait «neofotistoi» s’installèrent aussi dans le village. Leurs descendants vivent aujourd'hui à Prosilio et sont de très riches propriétaires terriens mais à cette époque là, les seuls seigneurs et maîtres etaient les Patsourakos et tout le monde à Strotza avait l'habitude de dire: «Ce que Nikolos veut, Dieu le veut aussi»!
Trois cents ans après l'installation de la famille Patsourakos à Konakia, en 1770 donc, le capitaine Chantzos prit possession du village voisin de Pilala et la famille Chantzakos construisit une tour fortifiée. En raison de l'arrivée et de l'installation de nouveaux habitants dans la région, un long conflit armé éclata entre les deux familles des villages voisins.
       Mais apparemment, la véritable raison était de savoir qui exercerait sa souveraineté sur la région et qui aurait à gérer les biens du monastère byzantin d’Aghios Georgios (Saint Georges) qui se trouve entre les deux villages.

Le monastère d'Aghios Georgios

       Le monastère d’Aghios Georgios à Konakia est situé dans un ravin à l'ouest du village et est un des plus anciens monastères de Mani, comme l’indique une inscription à l'intérieur du monastère, précisant qu'il a été construit en 509. Le clocher du monastère est entièrement construit en «pierres poreuses», transportées par les moines de l’époque depuis l'ancien chantier naval du port de Gythio.
       L'intérieur de l'Église de Aghios Georgios fut entièrement décorée de peintures d’icônes, mais aujourd'hui une grande partie d'entre elles sont détruites. En de nombreux endroits, à cause de l’humidité, des morceaux de peintures murales sont tombés et l’on peut admirer d’autres peintures qui apparaissent sous celles-ci. Ce fait indique que la deuxième couche de peintures murales est la plus récente.

                                                                                                                                                                                                                                                                                      

L'intérieur de l'église d'Aghios Georgios à Konakia

L'intérieur de l'église d'Aghios Georgios à Konakia

            Le monastère d’Aghios Georgios à Konakia a été offert, il y a 150 ans, par notre famille à l'Exarchat du Saint-Sépulcre de Jérusalem, en Grèce. Cela ressort d'une lettre en date du «7 août 1895» du métropolite (évêque) de Bethléhem, Anthimos, qui fut le premier métropolite de l'Exarchat du Saint-Sépulcre de Jérusalem en Grèce, à Vasilios Patsourakos, fils d’Anagnostis.

Lettre en date du «7 août 1895» du métropolite (évêque) de Bethléhem, Anthimos à Vasilios Patsourakos, fils d’Anagnostis.

 

            Entre-temps, vers 1800, notre famille conclut une alliance familiale car elle s’allia par le mariage au capitaine Pavlakos du village voisin de Lymberdo, puisque sa sœur s'était mariée à un Patsouris.
          A ce sujet, la tradition rapporte l’anecdote suivante: le futur marié, comme du reste tous ses compatriotes d’alors, portait barbe et cheveux longs. Mais quand le jour des noces arriva, par souci esthétique, il se rasa et se coupa les cheveux. Quand il se présenta à la famille de la mariée, ceux-ci ne le reconnurent pas et il s’en fallut de peu que le mariage fut annulé. Cependant les sages des deux familles s’expliquèrent et après une réunion improvisée le marié fut accepté, même «rasé». Ils ajoutèrent cependant le surnom de «petit rasé» à ce Patsouris.
          C’est ainsi donc que notre famille, dans le conflit qui l’opposait au capitaine Chantzos, bénéficia du soutien et des renforts, non seulement en hommes, mais aussi en équipement militaire, du capitaine Pavlakos, ce qui lui permit de l’emporter contre la famille Chantzakos. Parmi le matériel militaire offert, le capitaine Pavlakos avait inclus un canon qui appartenait à la famille de Stavros Zervoulakos de Konakia et resta en la possession de notre famille très longtemps. Il se trouve maintenant en face du Monument aux Morts à Gythio.
          Le dénouement de cette longue querelle qui heureusement n’a pas fait de mort mais seulement des blessés, a vu notre famille renforcée et depuis, elle a conservé tous ses droits sur le monastère d’Aghios Georgios.
          Les membres de notre clan ont démontré, à travers leur religiosité et leurs manifestations de dévotion chrétiennes, l’importance de leur marque sur ce lieux. En effet, ils avaient comme protecteurs d’une part Saint George, défenseur des armes, et métaphore chrétienne du dieu fabricant d’armes Héphaistos (de même que «Thisio» à Athènes était, selon les archéologues, d’abord temple d’Héphaistos avant d’être transformé par les athéniens en église Saint-George), d’autre part, ils avaient aussi la protection de Saint Démétrios, en mémoire duquel ils construisirent une église en 1831, comme l’indique une inscription à l’extérieur de l’église qui se trouve encore aujourd’hui à l’endroit du cimetière de Konakia. Demetrios est le protecteur des produits de la terre et de la fertilité, l’équivalent chrétien de la déesse antique Déméter.

L'église d'Aghios Demetrios au cimetière de Konakia

Inscription avec la date de construction
 de l'église d'Aghios Demetrios de Konakia